Que change la victoire du PSG dans les projets du Qatar ?

Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé… mais Paris libéré. Mais maintenant que le Qatar a enfin atteint son objectif, est-ce qu’il va rester autant impliqué ?
Flashback : Quand Qatar Sports Investments (QSI), le bras financier du Qatar, cherche un club européen en 2011, peu de monde imagine qu’ils poseront leurs valises à Paris. Et comme le rappelle R. Griffin : “Ces gens ne travaillent pas pour une ONG. Ils sont là pour faire de l'argent”.
Résultat : Depuis 2011, Doha a investi près de 2 milliards d’euros, et aujourd’hui, le PSG “Qatar’s version”, c’est 36 trophées nationaux en 14 ans, une valorisation à 4 milliards d’euros (selon Forbes), un projet de nouveau stade pour accueillir toujours plus de fans, et surtout des finances en grande forme :
- Chiffre d’affaires 2024 : 805,9 millions d’euros
- Produits dérivés : +180 % depuis la demi-finale contre Arsenal
- Billetterie : 2e plus importante en Europe
- Sans compter les revenus UEFA cette saison : 148,4 millions d’euros au total
Et maintenant ? Le Qatar est là pour rester selon R. Le Magoariec, auteur de l’Empire du Qatar. La preuve : après le refus de la mairie de céder le Parc des Princes, QSI explore des options pour construire un nouveau stade. Une preuve claire de projection à long terme.
- Si le club parisien est leur « première ambassade », il ne s’agit pas que du PSG : BeIN Sports, fer de lance du Qatar en France, reste très actif dans les droits télé.
À noter : Si les Qataris ont ouvert le capital du PSG – avec Kevin Durant comme vitrine – ce n’est pas pour fuir, mais pour élargir leur jeu. Le but : lisser les risques, d’autant qu’il n’existe qu’une seule Ligue des champions par an. En parallèle, QSI investit dans le judo, le hand, l’e-sport, et vise même une franchise NBA en Europe.
Bref. Ce que construit Doha dépasse les terrains de foot. Le Qatar a misé sur le sport comme ticket d’entrée dans les affaires mondiales, mais il a aujourd’hui plusieurs autres leviers : investissements massifs dans Accor, ou Volkswagen, et le royaume cherche même à organiser les JO de 2036.