Emmanuel Macron lance les nouveaux défis de France 2030

Publié le
12/12/2023

Emmanuel Macron est allé faire un tour à Toulouse dans l’usine d’Airbus à l’occasion du 2ème anniversaire du plan France 2030.

Pourquoi on en parle ? C’est l’occasion de faire le bilan pour ce fonds de 54 milliards d’euros sur cinq ans destiné aux technologies d’avenir, et dont près de la moitié a été engagée. « Si on veut gagner cette bataille de l’innovation de rupture, on doit aller encore plus vite et plus fort » a déclaré E. Macron. Évidemment, c’est vague, donc rentrons dans le détail des nouveaux axes qu’il a donnés.

Accélérer la décarbonation. Grâce au captage, au transport et au stockage de carbone, l’objectif est de réduire de 10 % les émissions industrielles de CO2 d’ici 2030. E. Macron veut aussi « redoubler d’efforts » sur la fusion nucléaire d’ici 2030.

Le spatial. E. Macron mise sur le Cargo spatial “capable d’acheminer du fret vers les futures stations spatiales” qui serait une première étape avant les vols habités.

Fabriquer des processeurs pour l’IA. Concrètement, le président veut pousser des startups à rivaliser avec Nvidia, qui a le quasi-monopole dans la fabrication de puces, et le géant ARM, spécialisé dans le design d’architectures de puces.

Hydrogène naturel. E. Macron a initié des « missions d’exploration » à travers le pays pour trouver de l’hydrogène naturel (« blanc »), visant à réduire les émissions de carbone dans l’industrie et les transports. En parallèle, il souhaite aussi un projet de cartographie des minéraux stratégiques comme le lithium, le nickel et le cobalt.

Bilan ? Le plan a déjà permis de sécuriser la production en France d’un million de voitures électriques sur les deux millions visés, de développer huit biomédicaments sur les 20 ambitionnés, de faire émerger des projets de petites fusées spatiales et de financer les recherches sur un futur avion décarboné, selon l’Elysée.

Un peu de recul :

  • Le potentiel problème avec France 2030, c’est le focus sur les montants engagés au détriment des critères de succès. En clair, le “saupoudrage” des milliards dans tous les secteurs sans l’évaluation de l’impact pourrait profiter à certaines parties prenantes sans pour autant avoir l’impact attendu sur l’économie française.


  • Le classement Pisa classe la France 23ème en maths, et pour faire de la France le roi de l’hydrogène et de l’IA, il nous faudra des talents pour la sciences et l’industrie comme l’avait pointé du doigt Maroun Eddé dans une tribune dans Le Monde.

Bref. E. Macron veut appuyer sur le champignon sur tous les domaines tendances du moment. Jusqu’ici, plus de 3 200 projets portés par 3 500 entreprises (dont la moitié sont des PME) et centres de recherche bénéficient d’un financement public à hauteur d’environ 30% des sommes investies.