Ce qui attend Antonia Filosa, le successeur de Carlos Tavares à la direction de Stellantis

Stellantis
Publié le
28/5/2025

L’Italien Antonio Filosa a été nommé Directeur général de Stellantis pour succéder à C. Tavares qui a quitté l’aventure en décembre. Et il a du pain sur la planche.

Pourquoi on en parle ? Il aura fallu 6 (longs) mois au constructeur franco-italo-américain pour donner un nom. Les actionnaires majoritaires comme les familles Elkann, Peugeot, ou encore Bpifrance, se sont finalement accordés, alors que Stellantis a perdu quasiment 25% en Bourse depuis le départ de C. Tavares.

Pourquoi lui ? L’arrivée d’A. Filosa n’est pas une surprise. Depuis plusieurs mois, son nom était sur toutes les lèvres stellantiennes. Vous vous en doutez, l’Italien est un fin connaisseur du secteur automobile : il a d'abord commencé chez Fiat en 1999 et a gravi les échelons jusqu’au poste de responsable de la région des Amériques.

  • En clair, A. Filosa a déjà 25 ans d’expérience et connaît parfaitement la boîte. Son leadership est “fort et efficace” selon J. Elkann, le président exécutif. Et tant mieux, il en aura besoin : Stellantis est en roue libre. Son chiffre d’affaires annuel a baissé de 17% entre 2023 et 2024 pour un total de 157 milliards d’euros. Et surtout, son bénéfice s’est effondré de 70%.

Concrètement, ses priorités seront :

  • Les droits de douane américains qui augmentent les coûts et risquent de perturber les chaînes d’approvisionnement ;

  • La demande particulièrement faible en Europe (pourtant premier marché de Stellantis) face aux baisses de prix agressives du chinois BYD.

Et surtout, A. Filosa a précisé qu’il ferait bien tout l’inverse de C. Tavares, pas franchement connu pour la douceur de son management, niveau RH.

Objectif : Stopper le déclin des parts de marché du groupe dans ces régions et renouveler les gammes de véhicules. Et c’est une priorité absolue : au 1er trimestre 2025, les livraisons totales de Stellantis ont chuté de 9%, avec -20% en Amérique du Nord. En cause, une augmentation excessive des prix et des véhicules trop hauts de gamme pour qui la demande a chuté et dont les stocks ont explosé.

Et maintenant ? Stellantis ne met pas la Jeep avant les bœufs et prévoit toujours une rentabilité médiocre cette année, avec une marge opérationnelle –donc ce que l’entreprise va gagner après avoir payé les coûts liés à son activité et avant impôts– autour de 5%, bien loin des rendements à 2 chiffres d’il y a 1 an.

Bref. A. Filosa commencera le 23 juin prochain, et son agenda est déjà chargé avec de nombreuses visites prévues sur les sites français, italiens, espagnols, et même américains. Pas le temps de laisser refroidir le moteur.